Alexis Nicolas & Emily Pham – « La nouvelle version de la formation permet d’avoir une vision sur les impacts et les actions à l’échelle de son métier. »

Il est urgent de ralentir la croissance exponentielle des impacts environnementaux du numérique.

Si freiner le renouvellement de nos appareils numériques ou bien réduire nos consommations de données sont des actions primaires à appliquer à notre quotidien, cette transformation du numérique ne peut s’opérer sans un passage à l’action commune. Pour cela il est essentiel de se donner les clés pour passer de l’inquiétude à l’action individuelle et collective, aussi bien dans la sphère professionnelle que personnelle. 

Emily Pham, consultante designer et Alexis Nicolas, consultant numérique responsable et formateur OCTO Academy nous parlent de leur expérience avec la nouvelle formation “Agir avec efficacité face aux risques climatiques et énergétiques”

Alexis : “Le nouveau programme apporte un peu plus de légèreté par rapport à la précédente version qui s’avérait trop dense pour les apprenant·es. Ainsi d’une journée et demie à l’origine, la nouvelle version bascule sur un format de deux jours. Cette nouvelle formule apporte donc plus d’espace de respiration, de débat, d’appropriation et de possibilité d’intégration pour les participant·es. Cette demie journée supplémentaire est consacrée à creuser et intégrer la notion au niveau de son métier pour l’appliquer à son environnement professionnel.
Là où l’ancienne version se concentrait sur l’aspect citoyen, la nouvelle version permet d’avoir une vision sur les impacts et les actions à l’échelle de son métier. Il y a dans cette nouveauté une invitation à réfléchir depuis son poste et sa perspective, sur ce qui peut être fait, au quotidien, au sein de la structure pour pouvoir amorcer le sujet des risques climatiques et énergétiques et embarquer également ses équipes sur cette problématique.” 

Emily : “J’ai un retour positif sur le nouveau format car le précédent pouvait être frustrant dû au temps limité et au concentré d’informations à aborder. Cette nouvelle version permet un approfondissement de l’apprentissage et de s’approprier les notions à son niveau.”

Alexis : “Avec le précédent format, j’avais des retours de participant·es qui trouvaient ça trop court. La frustration générée est justement un levier pédagogique pour passer à l’action. Mon choix a été d’intégrer le personnel qui est un véritable moteur pour faire prendre conscience et rejaillir au niveau professionnel.

Dès le départ, ma volonté était de donner beaucoup de place à la rationalité, mais il s’est révélé nécessaire de laisser plus d’espace aux émotions pour donner de la profondeur. Il a fallu également intégrer la dimension des imaginaires (ce qui est possible ou non, ce qu’on se raconte sur le futur)pour un triptyque (raison, émotion, imaginaire) qui fait émerger l’action. Le passage à l’action se situe à la croisée des chemins de ces deux aspects.” 

Avant de suivre la formation, quelles étaient les principales questions que tu avais par rapport au sujet ? Et quels enseignements concrets en as-tu tiré ?

Emily : “J’avais été sensibilisée en amont via un atelier sur l’éco-conception en interne. La formation permettait de compléter et de solidifier le discours en se sensibilisant sur ce qui se passe dans le monde. A vrai dire, je me sentais concernée de par l’actualité, mais pas engagée car je ne savais pas comment agir à mon échelle. C’est pourquoi je souhaitais en apprendre plus sur l’écologie, mais également identifier des arguments pour passer à l’action et avoir une légitimité de discours pour embarquer mon entourage.

Finalement, la formation m’a permis de prendre conscience de ce qui pouvait déjà être fait, à mon niveau, pour entamer cette transition vers l’action et l’engagement. Un impact qui se retranscrit tant à l’échelle personnelle que professionnelle, car l’état d’esprit et la façon de voir évoluent dans les actions quotidiennes.
Au-delà de la théorie, la formation est construite sur l’échange et accorde une place conséquente au partage.”

La nouvelle version d’ECOEN accorde une grande importance sur les leviers d’actions dans son quotidien professionnel pour prendre en compte l’impact environnemental. En tant que formateur, quels sont les principaux freins ou difficultés que tu as pu observer chez les apprenant·es et comment les as-tu adressés ?

Alexis : “J’ai observé 3 types de freins :
Tout d’abord, les participant·e·s sont freiné·e·s par un manque de compréhension des enjeux et des ordres de grandeurs. Ensuite, les participant·e·s sont freiné·e·s par le manque d’outils pour identifier des leviers d’actions aux échelles dans leur périmètre d’influence. Enfin, j’observe une certaine mise à distance des émotions face à la vulnérabilité aux risques climatique et énergétique

La formation cherche à lever ces freins en présentant la centralité du bilan carbone comme outil pour jouer au plus grand escape game du monde : sortir des énergies fossiles tous et toutes ensemble, sans faire de compromis sur l’ampleur des enjeux et en laissant une place importante aux échanges et aux émotions.

Cette nouvelle version va amplifier encore l’exploration de leur terrain d’influence dans leur contexte professionnel.”

Depuis que tu as suivi la formation ECOEN, qu’as-tu changé dans ta pratique professionnelle quotidienne ? Comment as-tu onboardé tes collègues et clients dans cette dynamique ?

Emily : “Chez mon client, qui me proposait un ordinateur portable supplémentaire, j’ai pu faire remonter que beaucoup de matériel informatique était déjà mis à disposition et qu’il n’y avait pas de nécessité d’en fournir un autre. 

J’ai également échangé à ce sujet avec l’équipe. Pour celà j’ai utilisé un “ice breaker” vu en atelier pendant la formation : “Qui sont les plus polluants, les data centers ou les devices ?” ; ce qui m’a permis d’amener le sujet.

J’ai également pu initier une fresque du climat chez moi, lors d’une activité et sensibiliser mon entourage personnel au bilan carbone.
En termes de pratique, je me sens plus à l’aise pour embarquer les gens dans une dynamique éco-engagée.

Certains clients ne sont pas encore sensibilisés à la responsabilité numérique, pas encore “éco-concernés”. Lors des missions, il y a un travail de sensibilisation des équipes client a base de retour d’expérience OCTO pour les amener à s’interroger sur leurs pratiques. C’est comme une posture d’ambassadrice du numérique responsable : grâce au retour d’expérience, on met en lumière des points de douleurs qui n’étaient pas forcément identifiés et on les pousse à s’interroger sur certaines de leurs pratiques, le tout sous forme de partage et d’échanges.”