Selon les estimations de la Convention Citoyenne pour le Climat, la part du numérique dans les émissions de gaz à effet de serre est passée de 2,5% à 3,7% du total des émissions mondiales entre 2013 et 2020. Il est donc urgent de nous interroger sur nos modes de consommation et d’adopter des usages des produits numériques plus respectueux de l’environnement.
Pour mieux comprendre ces enjeux, Alexis Nicolas, Consultant et manager référent chez OCTO Technology, évoque quelques pistes concrètes et activables pour un numérique plus responsable et respectueux de l’environnement. Il est également animateur de la nouvelle formation « Sensibilisation aux enjeux énergétiques, climatiques et au bilan carbone, d’éco-concerné à éco engagé » proposée par OCTO Academy.
En quoi est-ce important de sensibiliser les acteurs du numérique aux causes et conséquences du dérèglement climatique ?
Alexis Nicolas – Tout simplement parce que l’empreinte carbone mondiale du numérique est en train de dépasser celle de l’avion, si vous avez entendu parler du « flight shaming », la honte de prendre l’avion in french in the text, on peut imaginer que la honte du numérique va émerger prochainement… Ou pas ! Quoi qu’il en soit, les réglementations sont vouées à se durcir en matière de conception et développement de produits et de services numériques, se former maintenant, ou hier, c’est être prêt pour tout ça. Et au passage, c’est l’occasion en tant qu’acteur du numérique de contribuer à préserver l’habitabilité de la planète et de prendre soin des générations présentes et futures…
Pour limiter notre impact sur l’environnement, quelles sont les une ou deux actions prioritaires à engager ?
Alexis Nicolas – Sur le sujet du numérique, l’urgence est de ralentir la croissance exponentielle de la consommation énergétique du numérique (+9% par an selon le Shift Project). Pour cela il faut comprendre que le numérique n’est pas dématérialisé, il y a besoin de minerais, de plastiques, de métaux rares pour fabriquer les terminaux, il y a besoin de bâtiments, de serveurs, et d’énergie pour faire fonctionner les datas centers, et enfin il faut les câbles et les antennes pour transporter les données. Si on ajoute à ça les livraisons, les retours de livraisons, le mythe de la dématérialité du numérique s’effondre.
Quand on a compris ça, on en déduit que la première action à prendre est de ralentir le renouvellement de nos appareils numériques. Quelques autres pour la route : acheter moins d’objets connectés (y compris les balances connectées, les enceintes connectés, les frigo connectés, les télés, etc…), réduire nos consommations de données (vidéos basse résolution, télécharger la musique qu’on écoute souvent, prendre un forfait mobile avec moins de data dispo, etc…)
On parle souvent de bilan carbone, peux-tu nous dire ce que c’est et s’il est possible d’en établir un sur le plan personnel ?
Alexis Nicolas – Le bilan carbone est une comptabilité de nos émissions de gaz à effet de serre. Ça peut se faire à l’échelle d’une entreprise, d’une commune, d’un État, d’un ménage. L’important est de comprendre que le bilan carbone sert avant tout à identifier le maximum des effets de leviers qu’on peut avoir pour réduire les émissions, ce n’est pas un concours de celui qui a la plus petite. Le bilan carbone nous permet aussi d’identifier à quel point on est dépendant des énergies fossiles, et donc si on est prêt pour la baisse de disponibilité de pétrole qui s’annonce (nous abordons cette dimension dans la formation). Pour faire son bilan carbone personnel, vous pouvez utiliser : https://datagir.ademe.fr/impactcarbone
Quel est le but de cette formation ?
Alexis Nicolas – Le dérèglement climatique nous impacte et nous concerne tous. Cette formation a pour but de bien intégrer les causes et conséquences du changement climatique, d’en comprendre les problématiques sous-jacentes tant en termes de climat que d’énergie, et de donner les clés pour passer de l’inquiétude à l’action individuelle et collective, professionnelle et personnelle. Cette formation est une très bonne introduction à toute personne qui désire changer en profondeur ses pratiques professionnelles, notamment pour les métiers du numérique.
A propos de la formation
« Sensibilisation aux enjeux énergétiques, climatiques et au bilan carbone, d’éco-concerné à éco engagé »
Nos émissions carbone soulèvent deux problématiques majeures : celle du dérèglement climatique, et celle de la contrainte énergétique. Aujourd’hui, les émissions liées au numérique pèsent déjà autant que l’avion. Appréhender ces problématiques et suivre cette formation devient vital.
Cette formation a pour but d’étendre l’expérience de la fresque du climat pour bien intégrer les causes et conséquences du changement climatique, d’en comprendre les problématiques sous-jacentes tant en termes de climat que d’énergie, et de donner, grâce à l’atelier 2tonnes, les clés pour passer de l’inquiétude à l’action individuelle et collective, professionnelle et personnelle. Cette formation est une très bonne introduction à toute personne qui désire changer en profondeur ses pratiques professionnelles, notamment pour les métiers du numérique.