Compte-rendu du webinar du 30 mars 2021
La crise sanitaire que nous traversons depuis un peu plus d’un an l’a encore souligné : le numérique fait partie intégrante de nos vies au point que nous en sommes de plus en plus dépendants. Mais cette surconsommation a de nombreux impacts non seulement sur les individus mais aussi sur l’environnement et la planète. Aujourd’hui les entreprises ont tout intérêt à anticiper la prochaine transformation et prendre le virage d’un numérique plus responsable.
> Vidéo du Live Academy « Numérique Responsable » (replay)
> Slides « Numérique Responsable »
Le numérique à la fois remède et poison ?
Nul ne peut contester les progrès considérables qui ont été accomplis grâce au numérique en termes d’accès à la connaissance, de mise en relation des individus ou de santé, de robotique. L’intelligence artificielle ouvre de nouvelles perspectives et en matière d’environnement, le numérique permet de modéliser, calculer et prévoir les impacts socio-économiques du dérèglement climatique.
Mais aujourd’hui, par la place qu’il a pris dans nos vies, le numérique est générateur d’impacts négatifs sur la société. Initialement pensé comme un outil d’égalité des chances et d’émancipation, il devient de plus en plus un facteur de clivages sociaux, voire même parfois d’isolement. Nous avons en moyenne 85 interactions par jour avec notre smartphone. C’est souvent beaucoup plus qu’avec n’importe quelle autre personne de notre entourage ! Si les bénéfices du numérique sont toujours là, son utilisation parfois excessive, tout le temps et partout, nous écrase et amplifie les impacts négatifs sur l’humain.
Il y a un autre domaine ou les effets du numérique sont dévastateurs, c’est celui de l’environnement et de la planète :
- Le développement des activités numériques s’est longtemps fait en dehors de toute considération environnementale.
- Le numérique est perçu comme ce qui permet de dématérialiser, c’est une solution immatérielle… mais derrière tous ces services, il y a des équipements, des infrastructures, de la consommation d’énergie.
- A elles seules, les émissions de gaz à effet de serre du seul Amazon représentent déjà celles d’un pays comme le Portugal.
- Le numérique représente 4% des émissions en 2020 (autant que l’aviation civile) et 8% en 2025 (soit autant que le trafic automobile).
- La production des terminaux est la principale source d’impact environnemental et cela ne cesse d’augmenter : elle représentait 50% de la pollution globale du numérique en 2015, 70% en 2020.
Le numérique est une ressource critique, non renouvelable qui s’épuise inexorablement. Nous allons tous être impactés. Selon les experts, il nous reste à peine 30 ans de ressources indispensables pour le numérique et la production de ses composants. D’ici là, nous allons être contraints de faire des arbitrages, de faire des choix, entre un numérique essentiel et un numérique moins essentiel.
Pour espérer un monde vivable, nous allons devoir en France diviser par 6 nos émissions de gaz à effet de serre, ce qui représente tout de même une réduction de 5% par an jusqu’en 2050. Les solutions existent mais plus on tarde, plus l’effort va être titanesque, chaque jour compte…
Prendre le virage du numérique responsable
Le numérique n’est pas intrinsèquement mauvais mais c’est la façon avec laquelle on lui fait prendre une place toujours plus importante dans nos vies qui crée ce déséquilibre. La surconsommation vient amplifier les dégradations provoquées par les autres activités humaines.
Il semble donc vital d’opérer des changements conséquents dans nos façons de faire, de produire, de travailler… et que les entreprises prennent le virage d’une approche plus responsable englobant un numérique plus durable. Les entreprises qui ne s’engagent pas ou qui resteront figées dans le greenwashing, seront potentiellement mises à l’écart par les consommateurs, les citoyens…
Plusieurs facteurs pourraient bien inciter les entreprises à accélérer la marche vers le numérique responsable. Citons par exemple :
- la réglementation avec la loi Pacte en 2018 ou plus récemment la loi visant à réduire l’empreinte du numérique,
- la prise de conscience des consommateurs,
- l’activisme citoyen,
- la captation et la rétention des talents,
- les nouvelles préoccupations des investisseurs…
Pour les entreprises n’intégrant pas assez les enjeux responsables, le risque pourrait bien être de perdre leur droit d’opérer sur leur marché et de passer à côté de la 3e transformation qui se dessine après la transformation digitale et la transformation agile.
Pour ne pas rater le virage, ne pas subir cette évolution mais au contraire faire partie des acteurs, des pionniers, des constructeurs, il est indispensable d’agir vite, d’agir positivement pour la planète. Chacun a intérêt à le faire et les entreprises en premier lieu…
Enclencher le virage du numérique responsable
La première étape indispensable consiste à définir la juste trajectoire, travailler la raison d’être de votre organisation pour donner à votre entreprise, un fil conducteur porteur de sens, intégrant non seulement les dimensions financières et humaines mais aussi sociales et environnementales.
L’autre changement à opérer, peut-être le plus difficile, est un changement de mindset :
- Penser responsable c’est modifier la focale pour reprendre un terme photographique. C’est rechercher ce qui est “essentiel” et “juste”, identifier le véritable besoin/usage et non plus générer un besoin.
- C’est aussi par exemple penser durable pour tous et accessible. Des actions sont possibles au niveau des entreprises et des Directions en particulier, pour accompagner cette évolution de mindset.
- Dans nos usages, il faut travailler avec les DSI pour ralentir la croissance exponentielle des équipements et terminaux, limiter le recours au numérique à des proportions raisonnables et uniquement lorsque c’est nécessaire.
Les initiatives sont nombreuses pour déployer une véritable sobriété numérique : associer Low Tech et High Tech, déployer des services IT4Green et IT4Good, former les équipes projet à l’éco conception, appliquer des principes de la right tech, de l’innovation frugale, de l’économie circulaire dès la phase de conception, ré-apprendre à concevoir sous contrainte…
Ces évolutions induiront inévitablement une évolution des métiers ou l’émergence de nouvelles activités. Les métiers de pilotage par exemple vont devoir de plus en plus intégrer la dimension responsable et les PO prendre une casquette éco-conception, accessibilité et éthique. Un nouveau métier de coach numérique responsable va permettre, comme en agile, aux équipes de devenir autonomes.
Le rôle des CTO et des responsables va être d’aider leurs collaborateurs à prendre le virage de cette approche responsable. L’effort peut sembler vertigineux mais comme souvent, le plus dur est d’enclencher le premier pas. Gardez à l’esprit, comme l’écrit l’auteur Jonathan Kozol “choisissez des batailles assez importantes pour compter, mais assez petites pour les gagner”. Et pour tout cela, vous n’êtes pas seul, les équipes OCTO Technology sont en capacité de vous accompagner.
S’engager dans la voie du numérique responsable : l’exemple d’OCTO Technology
Chez OCTO, nous sommes convaincus que d’ici 2030 les services numériques devront pour rencontrer le succès auprès des utilisateurs intégrer les dimensions sociétales et environnementales. L’entreprise est en plein cheminement vers le numérique responsable et se fait accompagner par un cabinet spécialisé pour créer les indicateurs pertinents pour elle et ses clients. Retrouvez quelques unes des initiatives prises par OCTO Technology dans les articles suivants :
> Nos engagements et actions responsables pour 2021
> Bilan carbone façon OCTO : l’exploration continue et ça secoue !
> Comment OCTO s’engage pour un monde meilleur
> Sous le capot de la mesure eco index
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