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Retrouvez le replay et le compte-rendu du webinaire Live Academy du 21 octobre 2021 au cours du quel Meriem Berkane a présenté sa vision des compétences à acquérir pour répondre aux défis technologiques du moment.


Si ce sont bien les compétences qui sont à l’honneur dans ce Live Academy, Meriem Berkane, Chief Technical Officer d’OCTO Technology préfère employer le mot de “savoirs”: en effet, pour elle, les savoirs sont des connaissances incarnées; ce sont des gestes observés, appris à un moment donné et que l’on est capable de mobiliser avec le temps. Il y a une idée d’acquisition derrière.

Acquérir des compétences et des savoirs, c’est penser des formations, des cursus pédagogiques pour les favoriser, les développer. C’est forte de son expérience technique et des missions terrain que Meriem a axé son propos.

En guise de préambule, Meriem pointe que l’enjeu majeur aujourd’hui est d’adresser la pénurie généralisée de talents. Cette pénurie s’est particulièrement accrue dans le numérique. On parle de plusieurs centaines de milliers de talents dont on a besoin maintenant et qui va s’accentuer dans le futur jusqu’à 2030. 

L’étude de Kornferry met le doigt sur cette pénurie dans nos entreprises, dans nos organisations, chez nos clients, dans la French Tech et surtout, elle permet de dire qu’il s’agit d’un frein énorme à la croissance économique et à celle des entreprises.

Premièrement, cette pénurie en France est liée à l’inadéquation entre les compétences dont les organisations ont besoin et ce dont on dispose aujourd’hui en termes de thématiques et des formations. Le manque à gagner est estimé à 8 000 milliards de dollars d’ici une dizaine d’années.

Deuxièmement, l’étude montre que la pénurie est tout particulièrement forte dans le numérique (sécurité, transformation digitale, big data, développement de produits etc.)

Troisièmement, cette pénurie engendre une concurrence rude pour acquérir les talents. Il y a des recrutements massifs d’ingénieurs en France par des acteurs comme Facebook. Pour s’armer dans cette concurrence, il est nécessaire de connaître les attentes des candidats. Or la tendance montrée par une récente étude montre que les jeunes générations aspirent à apprendre et se former en continu. Il s’agit d’un atout pour les entreprises qui leur permet à la fois d’attirer et de retenir les talents.

C’est dans ce double contexte de pénurie et de concurrence rude qu’il faut adresser les 4 tendances impactantes d’hier et aujourd’hui.

En premier lieu, le cloud: il s’agit d’une lame de fond qui révolutionne et continue de le faire et ce à tous les niveaux de la chaîne de valeur de fabrication de logiciels (depuis le design produit, en passant par le business model mais également la présence géographique, etc.).

Le cloud a également permis la démocratisation du machine learning, de l’intelligence artificielle et du big data.

Il se pose en parallèle la problématique des entreprises qui souhaitent se comparer aux Cloud natives, ces entreprises récentes qui ont moins de 10 ans d’existence. 

La formation peut aider à la prise de conscience de l’importance de cette tendance et des impacts qu’elle a sur la stratégie des entreprises. 

Le cloud est également un enjeu pour casser les silos, ouvrir l’accès à l’innovation, tester plus facilement et accélérer le time to market. C’est donc toute l’organisation qui doit comprendre comment le cloud l’affecte. 

Il y a donc plusieurs niveaux de formation :

  • Des formations pour les décideurs et les C-Level : Il s’agit principalement de séminaires et des formations spécifiques, qui se concentrent sur les enjeux, les opportunités et les contraintes associées. Ces formations ne sont pas adhérentes à une offre de cloud en particulier.
  • Il y a ensuite, des formations pour réfléchir les paradigmes architecturaux de son organisation, et qui s’adressent donc aux architectes et engineering managers: quelles sont les topologies de cloud? Que signifie un multi cloud? Que signifie d’être dans un paradigme serverless? Quelles sont les opportunités et les conséquences d’un tel choix? Que signifie d’être dans un paradigme d’abstraction? Quel niveau de complexité peut-être induit par ces paradigmes?
  • Il y a enfin un niveau plus proche du code et des services manipulés, et qui sont inévitablement adhérents à un provider de cloud donné. C’est pour cela qu’il est important de suivre des formations adaptées. Encore faut-il comprendre le temps incompressible de la montée en compétences et le besoin de les mettre à jour surtout quand il s’agit d’expertises pointues. En effet, même si les concepts sont là, il n’est pas si évident de passer à un autre programme de Cloud. Qui plus est, l’apprentissage doit suivre la stratégie de l’entreprise: si l’on fait le choix d’un provider ou d’un paradigme d’abstraction, il faut accompagner ce choix de formations liées à ces technologies dans un environnement propice basé sur la confiance, le droit à l’erreur et la possibilité de se former en continu.

Meriem l’a rappelé à nouveau : il s’agit d’une aspiration forte des expertes et des experts. Et il s’agit d’une transformation de toute l’organisation et à tous les niveaux.

La deuxième tendance est le Big data : nous sommes partis historiquement d’applications métier avec des silos, des données dans des bases propriétaires, etc. 

Nous sommes progressivement passés à une autre échelle. Les promesses étaient de collecter massivement des données, de les traiter au fil de l’eau, et de réduire le plus possible les silos afin de pouvoir croiser les données à la fois opérationnelles et de reporting pour générer plus de valeur métier. Ce croisement de données a permis d’en tirer des nouvelles, très intéressantes pour le business. 

C’est pourquoi, les entreprises commencent à ressentir les effets des investissements dans la data.

Une étude récente montre que les organisations commencent à voir les retombées de leurs investissements dans des programmes data et AI. Cette étude montre également que les freins qui restent sont comment faire en sorte de faire des produits encore plus utiles et utilisables. Là encore, les silos tombent et ce sont ceux d’ordre technique qui tombent davantage. En effet, la question de l’organisation est essentielle: il s’agit de faire tomber ces silos entre les équipes métier, opérationnels, BI, etc.

Cela ramène au concept de data mesh que Meriem présente brièvement: il s’agit de s’attaquer à ces questions de gouvernance de données, d’ownership de données, et d’organisation des équipes et la façon dont elles peuvent interagir entre elles. Cela s’appuie également sur des principes assez forts de Domain Driven Design (notamment la définition des domaines, des métiers partagés dans toute l’organisation).

Là aussi, et comme pour la première tendance, la formation est de différentes natures : des séminaires d’acculturation pour prendre connaissance des opportunités et des freins pour C-Level et managers, des formations autour de paradigmes organisationnels comme le data mesh, la qualité de la donnée et le ddd, et puis des formations plus techniques en lien avec les technologies choisies par l’organisation.

La 3ème tendance est la cybersécurité et la protection des données personnelles. Meriem ne revient pas sur les attaques historiques sur des institutions comme des hôpitaux ou des services publiques. Néanmoins, il s’agit d’une préoccupation majeure et à tous les niveaux, que ce soit. En effet,  les consommateurs et tous les citoyens sont hyper préoccupés par cette question là.

Il faut donc sécuriser les accès aux assets de l’entreprise ou aux services de l’organisation exactement de la même façon que les informations liées à un programme. 

La formation a là encore un rôle à jouer afin d’élever le niveau de prise de conscience des risques et de réduire la méconnaissance des impacts et des risques de sécurité pour tous les employés: comprendre par exemple les risques d’une connexion à un réseau public ouvert. Il y a des principes de sécurité dans les projets qui doivent être renforcés. Il y a ensuite des formations liées à la sécurité applicative et à sa mise en oeuvre (Zero trust , DevSecOps, continuous security, etc.).

Enfin la quatrième tendance concerne la frugalité : c’est un sujet plus vaste que l’impact environnemental du numérique. Mais que représente le numérique aujourd’hui? Cela concerne non seulement les gaz à effet de serre. mais également la consommation de ressources naturelles (l’eau, les matières premières etc.). Pour augmenter la prise de conscience, la formation peut être un bon outil: non pas pour faire peur mais pour dessiner un état des lieux, dresser un constat le plus factuel possible et ainsi encourager l’action, pour ne pas laisser les personnes seules dans leur désarroi.

Les formations permettent d’aller  jusqu’aux principes de développement, ce qui est important pour comprendre les enjeux, analyser tout le cycle de vie et penser à toute la chaîne d’un produit numérique. 

L’ADN d’OCTO est de repérer les nouvelles pratiques qui émergent et de les partager via les formations que développe OCTO Academy. C’est important d’avoir une longueur d’avance sur les tendances avant qu’elles ne deviennent des commodités: sinon, on passe son temps à courir derrière.

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